Historique
Le Domaine des Champs-Lingot tire son nom de sa plus grande parcelle de vignes.
Il semble que les lingots soient des haricots en franco-provençal. Toutefois, on y cultive de la vigne depuis des lustres. Pline l'Ancien parlait déjà des vins de la rive gauche alors allobroge, aux alentours de l'an 70 après J-C. "Des raisins noirs qui mûrissent à la gelée". Chevrens, (autrefois Chevran, du latin capra, chèvre, caprin) est habité depuis très longtemps. Les vestiges d'un ancien cimetière gallo-romain attestent de la présence en ces lieux d'habitants dans les premiers siècles de notre ère. Je me rappelle encore de ce crâne qui trôna un temps chez mon oncle, on en trouvait parfois dans les labours. C'était ma première rencontre avec mes prédécesseurs. À 2 kilomètres de là, à Corsier Port, ce sont des vestiges d'une civilisation dites, à tort, de "Lacustre", que l'on découvre. (2789 ans avant J.C.) Il faut dire que la région est belle et qu'ils auraient eu tort de se priver de cette magnifique vue. Plus récemment, cette région était rattachée au duché de Savoie, puis à la France et enfin rattachée à la Suisse dans les années 1800. Mes arrière-grands-parents, Paul Chollet et sa femme Rosalie Girardet, sont venus dans les années 1900 du canton de Vaud pour vivre à Anières dans la ferme de l'Hospice. Il en devint propriétaire et l'un de leurs fils, Henri Chollet et sa femme, Ferdine Cochet, se sont installés dans la ferme de Chevrens dans les années 20. Mes prédécesseurs étaient avant tout agriculteurs et cultivaient la vigne comme à-côté. Ils avaient des caves mais le vin était généralement vendu en vrac à des marchands. En 1945, mon grand-père joignit la Souche, première coopérative viticole de Suisse. Mon père, Georges Chollet, après son mariage avec ma mère Ruth Serex, reprit la partie viticole au milieu des années 50. C'est à partir de là que les méthodes changèrent, la mécanisation, l'apparition du tracteur au détriment du cheval, l'élargissement des plantations, etc. Je suis né en 1966. J'ai deux grandes soeurs. Dès la fin de l'école obligatoire, après un court séjour à l'école de mécanique, je m'investis dans la formation viticole, Marcelin sur Morges, Changins et des stages, en Allemagne, en Valais, aux USA en Oregon ainsi qu'à Genève chez des collègues. Enfin, en 1990, à 24 ans, mon premier millésime. En 2000, je reprends le Domaine en propriété, en 2007, je rencontre Tina qui deviendra ma femme. J'ai aujourd'hui 3 enfants. En 2013, après des décennies de productions intégrées, je décide de me passer de produits chimiques, sans herbicide, sans produits complexes et dangereux, sans d'engrais de synthèses, abandonnés déjà depuis plusieurs années. Pionnier des vins sans souffre dans les année 90, j'ai toujours eu l'envie de faire des vins "naturels". Il y a encore du chemin à parcourir, la progression est toujours possible. C'est en 2019 que je décide de faire confiance uniquement aux levures indigènes que je surnomme affectueusement "sauvages" et donne lieu à ma ligne de vins du même nom.
Claude-Alain Chollet
Un peu d'Histoire, de la grande à la petite...